Diallo Telli, ancien secrétaire général de l'UAHISTOIRE 

Guinée-Conakry: Qui se souvient de Diallo Telli, mort dans le camp Boiro?

Ce matin, nous allons réveiller le vieux Diallo Telli, ce guinéen mort dans son pays à la suite d’une assurance que lui avait donnée, le président Ahmed Sékou Touré dans son camp Boiro.

Il nous a été raconté et pour confirmation, nous avons fait des recherches sur le brillant intellectuel guinéen, Diallo Telli que beaucoup d’artistes ont chanté pour le piège que lui avait tendu le président Sékou Touré. Nous évoquons ce cas ce matin, sachant bien que comparaison n’est pas raison, mais parfois, il faut se référer à l’histoire et en la matière, ces cas ont meublé le quotidien de certains braves africains et panafricanistes.

Diallo Telli a été secrétaire général de l’organisation de l’unité africaine, l’OUA. De son vrai nom Boubacar Diallo Telli, il est né en 1925 à Porédaka en Guinée Conakry et il est mort dans des conditions atroces dans le fameux camp de torture, appelé le camp Boiro, en février 1977.

Diallo Telli que la star interplanétaire Alpha Blondy a rendu hommage dans une de ses chansons dédiée aux martyrs africains, avait cru que seule la parole donnée suffisait pour marquer son temps. La tragédie de cet intellectuel, est un cas d’école qui peut servir car souvent dans l’euphorie, on se laisse aller et à la fin, c’est au cimetière qu’on repose. En effet, Diallo Telli était un brillant intellectuel africain et pour preuve, il a été secrétaire général de l’OUA qui est devenue l’UA, l’union africaine sans aucune substance nourricière et dont les mamelles sont vides de lait. Ainsi, Diallo Telli venait de finir sa mission à la tête de l’OUA et chaque président africain rêvait de l’avoir dans son pays et parmi, le président ivoirien Houphouët Boigny.

A cette époque, on comptait ces cadres sur le doigt de la main. Un matin, son téléphone sonne et il s’y précipite et de l’autre côté du fil, c’est le président Sékou Touré, bon orateur, grand singleton dans sa lutte, puisqu’en disant non à la France du général De Gaulle, il ne savait pas que tous les autres présidents africains allaient se liguer contre lui pour faire plaisir à la France. Il s’est retrouvé seul tout au long de son mandat et il cherchait des alliés, sauf qu’il n’était pas doté de bonnes intentions. Ainsi, il réussit à convaincre celui que tous les présidents d’alors rêvaient de l’avoir comme une belle femme. Il rend compte de son entretien avec le président Sékou Touré à son épouse qui le dissuade de se rendre dans son pays se mettre à la disposition du président Sékou Touré, mais, l’entretien l’a tellement rassuré, qu’il a convaincu son épouse et un accueil des plus illustres, jamais réalisé pour recevoir l’ancien secrétaire général de l’OUA.

Pour joindre l’acte à la parole, le président Ahmed Sékou Touré le nomme, ministre de la justice de 1972-1976. Tout baignait comme des beignets dans l’huile bouillante et un matin, les forces du mal, viennent mettre le ministre Diallo Telli aux arrêts pour des fausses accusations de tentative d’assassinat et écroué dans le camp Boiro.

L’homme était un grand fumeur et il ne pouvait pas s’en passer. Isolé dans le camp, chaque fois qu’il recevait de la visite, il leur faisait le signe, sa main sur sa bouche en guise de supplice de fumer et le grand intellectuel rendit l’âme dans des conditions atroces dans ce camp.

Pourquoi nous évoquons aujourd’hui cette triste histoire, c’est parce que la vie est une roue qui tourne, mais il faut savoir lire entre les lignes. Quand on a été opposant à un régime qui est toujours au pouvoir, on se garde de passion, d’émotion et on a en idée, la prudence, la méfiance. L’histoire est un perpétuel recommencement surtout en Afrique où les chaînes sont tenues par ce que nous qualifions de la politique du troisième homme, ce qui veut dire, que le blanc se fait invisible et donne le fusil à un noir qui commet l’irréparable. Diallo Telli est mort. Il a été mis en confiance avec assurance, il est rentré dans son pays, dans l’espoir de se mettre à la disposition de la relève politique de celui-ci et à la fin, le régime de Sékou Touré l’a accusé de vouloir faire un coup d’état. Sans doute que dans le camp Boiro, il regrettait sa décision, pensant à sa femme qui a été visionnaire mais on écoute très peu, les femmes, les épouses et pourtant, elles ont un sixième sens très élevé.

Nous souhaitons que de tels cas ne se reproduisent plus en Afrique qui a besoin de tous ses fils pour sa reconstruction, mais souvent la France-Afrique passe toujours par les africains pour bloquer tout un processus et c’est plus tard qu’on vénère les héros et c’est trop tard. L’Afrique de l’Ouest bouge et de nouveaux leaders courageux s’inscrivent dans le livre de témoignage pour marquer l’histoire, Dieu merci, l’Afrique d’aujourd’hui, n’est plus celle d’hier, mais cela n’exclut pas de prendre des dispositions dans les dernières décisions.

La tragédie de Diallo Telli nous a habités ce matin, et on voulait la partager avec vous. Allez sur internet, vous découvrirez que nous avons pris l’essence pour rédiger ce pan de sa vie qui est encore d’actualité.

                                  Joël ETTIEN

         Directeur de publication : businessactuality.com

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